L’oeuvre
Au contraire des grandes toiles réalisées par des peintres tels Louis Boulanger, Horace Vernet ou Eugène Delacroix, Théodore Chassériau crée une œuvre de petite taille (66X53cm) sur un support inhabituel pour l’époque, le bois. Dans un raccourci saisissant, le peintre relate et la fin d’un jeune Prince Polonais un peu fat, et sa renaissance en futur chef de guerre cosaque. L’attention est d’abord attirée par le cheval, aux pattes raidies par la mort et à l’œil exorbité, sur lequel repose, plus alangui que désarticulé, le corps blanc de Mazeppa.
La jeune cosaque, aux longues nattes noires, est vêtue d’une longue tunique au bleu intense, à la fois orientale et bysantine. Son bras tendu semble protéger le corps des corbeaux noirs qui planent dans le ciel. De l’autre main, pensivement, elle tient sa tête, se demandant si ce supplicié est mort ou encore vivant.
La grande plaine d’Ukraine semble se terminer en une mer sur laquelle se couche un pâle soleil. Amateur d’orientalisme, le peintre a placé à l’arrière des tentes alors que les demeures cosaques étaient généralement construites en dur. Devant celles-ci, les cosaques sont curieusement vêtus comme des bergers du Moyen Orient.
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