Carle Vernet

une vie

à peindre les chevaux

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Carle Vernet, né Antoine Charles Horace Vernet à  bordeaux  le  14 août 1758 et mort à Paris le  27 novembre 1836  (à 78 ans), est un artiste peintre artiste  de genre et de cheval, , dessinateur, et lithographe français.
Il fut également goguettier et participa aux côtés d'autres personnalités comme Talma, F.Didot,  Désaugiers,  Cicéri,  Ravrio aux activités de la Société de la Goguette.
Biographie :
Il a été l’élève de son père, Joseph Vernet, et de Nicolas-Bernard Lépicié.
Pendant la Révolution, il adopte un profil plutôt conservateur. Garde National, il est blessé lors de la journée du 10 août 1792, mais il semble que ce soit en défendant le Palais des Tuileries plutôt qu'en l'attaquant. Sa sœur, Marguerite Emilie Vernet, épouse de Jean-François-Thérèse Chagrin, émigré, est compromise en 1794, et condamnée à mort. Carle Vernet demande en vain à Jacques-Louis David d'intercéder pour sa libération, ce que ne fera pas (ou ne pourra pas faire) David, et Emilie Vernet est guillotinée en 1794. Carle Vernet en tiendra David responsable.

 

 

Il épouse la fille de Jean-Louis Moreau.
Fils de Claude Joseph Vernet et père de  Horace  Vernet qui sera son élève, il inaugura, avec Gros, la peinture militaire, et il excella dans les chasses, les petits métiers de Paris et les scènes populaires.  Mais par-dessus tout, Carle Vernet fut le peintre passionné du cheval dont il avait une profonde connaissance.
Lorsque, visitant le Salon de 1808, Napoléon I eut admiré le Matin d’Austerlitz, sans doute la meilleure toile de Carle Vernet, il lui remit la Croix de la Légion d’honneur. Les deux hommes se connaissaient déjà bien, puisque Carle Vernet avait accompagné l’Empereur, alors Premier Consul, pendant la campagne de Marengo. L’impératrice Joséphine lui dit : « Il est des hommes qui trainent un nom; vous, Monsieur Vernet, vous portez le vôtre ».
Lors du Salon de 1831, le critique Jal déplore « Les travaux d'Horace, les succès de sa petite fille dans les salons de Rome sont tout ce qui occupe (Carle Vernet). La peinture ne lui plus guère permise... au salon... deux réminiscences...on retrouve là... une pauvreté d'effet qu'il ne faut pas trop reprocher à... un octogénaire. ».

 

La reconnaissance de Vernet

 

 

Les collectionneurs militaires Raoul & Jean Brunon, créateurs du musée de l’Armée au château de l’Empire à Salon-de-Provence, lui rendirent hommage en 1959 en mettant en lumière certaines de ses planches représentants des soldats des régiments de l'Empire dans un livre : La Grande Armée de 1812.
Des rues portent son nom à Bordeaux, Sèvre, Rueil-Malmaison, Pessac, Saint-Médard-en-Jalles et Villenave-d'Ornon4.

 

 

 

VERNET ANTOINE CHARLES HORACE dit CARLE (1758-1836)

 

« Je ressemble au grand dauphin : fils de roi, père de roi, jamais roi. » Authentique ou non, ce mot de Carle Vernet donne assez bien la position d'un peintre, éminemment talentueux, comme on l'était dans cette famille, mais qui ne sut imposer sa prééminence dans aucune spécialité, comme Joseph, son père, dans le paysage, ou Horace, son fils, dans la peinture de batailles.
La souplesse du talent de Carle Vernet est évidente. Prix de Rome en 1781 avec un Enfant prodigue (École des beaux-arts), il ne persistera pas dans la grande peinture d'histoire. Sous l'Empire, il élit la peinture d'histoire dite contemporaine, genre jugé inférieur mais préféré par l'empereur. Sa Bataille de Marengo (Versailles) est, dans un admirable paysage, un exposé fort précis de tactique, tandis que le Matin d'Austerlitz (Salon de 1808, Versailles), qui lui valut la croix, n'est qu'un sage assemblage de personnages à cheval grandeur nature, fût-ce Napoléon et ses généraux.

 

L'attention portée aux uniformes, la fidélité des physionomies, le « portrait » des montures annonçaient déjà cette tendance à la narration sans lyrisme qu'illustrera son fils. Mais un dessin trop filé et élégant porte la marque « XVIIIe siècle » de l'art de Carle.
En fait, Carle préfère les petits genres, dans lesquels il innove. Il se montre un excellent caricaturiste : il détaille plaisamment les habits des Incroyables et Merveilleuses dans des dessins qu'il lithographie lui-même ou qu'il confie à des interprètes. Avec ses scènes de la vie militaire, il ouvre la voie à Charlet et à Raffet, de même que dans ses séries d'animaux habillés il anticipe les trouvailles de Grandville. Mais, à la différence de ces artistes, l'ironie amusée de Vernet ne saura pas aller jusqu'à l'émotion ou à la leçon.
C'est comme dessinateur de chevaux qu'il est le plus célèbre ; ses scènes de chasse ou de course furent popularisées par des planches à nombreux tirages. Si ses pur-sang montrent par rapport au cheval héroïque de la tradition une nette tendance au réalisme, ils gardent une gracilité et comme une élégance maniériste que Géricault rendra vite désuètes. La notion d'artiste de transition, même si elle n'a pas grand sens, s'applique fort bien à Carle Vernet : il a rénové la tradition, mais il fut incapable de s'insérer pleinement dans les courants les plus neufs de la peinture de son temps.
Bruno FOUCART